Tom Benoit : Que les architectes de demain ne ressemblent pas à la société d’aujourd’hui !
Tom Benoit, philosophe, écrivain et essayiste, co-créateur de Geostratégie Magazine et présentateur de Philoscopie sur TV5 Monde, nous livre dans cet article sa vision de la société et les dérives qu'elle peut entraîner en architecture. Ce texte écrit telle une bouteille jetée à la mer se veut message d'espoir et d'optimisme.
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Tom Benoit
9/9/20213 min read


Dans la France contemporaine, la centralisation atteint chaque microcosme, insidieusement, en balayant de main de maître la liberté de jeunes talents appelés à devenir esclaves.
Il serait à déplorer que les architectes de demain – ceux qui usent aujourd’hui de leurs nuits pour apprendre une discipline – deviennent les apôtres d’une société qui, puisqu’elle n’hésite pas à fusiller la culture, conduit leur art tout droit entre les quatre planches d’un pin trop frais, et vers un peu d’un béton si normé qu’il désarme immanquablement tout maître d’œuvre de sa volonté de créer.
L’asservissement moderne fait résonner une fausse note dans les sous-sols de l’architecture, dont la palette étymologique est pourtant signifiante. [...]
Il serait à déplorer que les architectes de demain – ceux qui usent aujourd’hui de leurs nuits pour apprendre une discipline – deviennent les apôtres d’une société qui, puisqu’elle n’hésite pas à fusiller la culture, conduit leur art tout droit entre les quatre planches d’un pin trop frais
Dans un État qui ne contient plus beaucoup d’ouvriers et qui comprend très peu l’architecture, des technocrates mal cravatés et sur-informatisés destituent les maîtres d’œuvre de leur fonction de maître, et empêchent que leurs projets soient dignes d’être des œuvres.
Il est contraire à la raison de former des femmes et des hommes en leur inculquant les connaissances techniques et réglementaires d’un métier dont, d’une part, le champ normatif devient si draconien qu’il en rend l’exercice limité, et d’autre part, dont le rôle d’une assistance informatique à la magnificence usurpée parvient parfois à réduire l’architecte au poste d’assistant de l’intelligence artificielle.
"Il serait à déplorer que les architectes de demain – ceux qui usent aujourd’hui de leurs nuits pour apprendre une discipline – deviennent les apôtres d’une société qui [...] conduit leur art tout droit entre les quatre planches d’un pin trop frais"
Il y a peu, autour d’un verre et au détour d’une conversation, un ami architecte évoquait ce devoir d’utilité publique teintant sa profession. Aucun architecte ne me semble être doté de la parfaite étoffe d’un anarchiste rejetant comme par réflexe les lois ! Seulement, lorsque celles-ci vont à l’encontre du bien-être de la collectivité, et servent uniquement à encadrer une industrie spéculative dont parmi les protagonistes, les riches ne font même plus partie du peuple, là, les architectes participent avec plus de frilosité à une chorale militaire dont la dysharmonie trahie les coupables qui l’organisent.
Pour camoufler la mascarade, il existe tout un florilège d’idéologies navrantes et hypocrites, fièrement affichées par une poignée influente de citadins de nature, préférant systématiquement se nourrir d’un pâté végan constitué de poudres réhydratées plutôt que d’aliments nutritifs ailleurs que sur un cahier des charges, pourvu que leur bien-pensance improductive et névrotique représente le temps d’une mode, les affres colorées d’une direction déviantes, mais vers laquelle il convient de se diriger pour faire partie du troupeau.
Aussi, en ces temps tourmentés, la lutte pour un capitalisme populaire devient un en-tête de gauche ! Les nouvelles doctrines démocratiques doivent être celles qui permettront aux citoyens de se gratter mutuellement le dos pour se faire ronronner, sans nécessairement recourir à la main d’un Américain mercantile pour pousser quelconque soupir de divertissement.
L'orgueil, la vanité, l'ego et l'ambition d'une population ne doivent pas être dérobés par des institutions imposant la modestie à des citoyens qu'elles oppressent de toute leur arrogance.
Alors, étudiants en architecture, pour la grandeur de la France, dont vous dessinerez demain une partie de la façade, j’ose espérer qu’à force d’efforts, de paroles jetées, de mouvements et de phrases écrites, artisans, intellectuels, architectes et autres personnes constituant le peuple parviendrons au fil des années à rendre celui-ci souverain, permettant à nouveau un entreprenariat de qualité et des échanges vertueux entre commerce, finance, art et culture.
Tom Benoit
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